Inclusion numérique : des actions et des résultats encourageants
Un projet à l’échelle nationale
Dans le cadre de DigitAll, l’alliance pour l’inclusion numérique en Belgique, le projet pilote MobiDig a vu le jour. Pensée comme boîte à outils mobile, les associations du projet MobiDig vont à la rencontre de publics fortement oubliés dans la course à l’avancée technologique : personnes âgées, sans-abris, jeunes en difficultés…
Alors que le monde se numérise de plus en plus, les associations se mobilisent afin de donner des ateliers variés avec comme objectif principal l’indépendance numérique des groupes rencontrés.
Interface3.Namur est membre de ce projet et, pendant 8 mois, s’est allié à des associations namuroises et carolos telles que Les Trois Portes, les Restos du Coeur ou encore le Relais Social . Ces partenariats ont permis aux bénéficiaires de l’association accueillante de participer à des ateliers conviviaux et instructifs. D’une durée de 2 à 3h, ces moments permettent de toucher un public dans un lieu familier tout en étant accompagné d’un·e animateur·trice connu·e évitant ainsi le stress de l’inconnu.
Un manque d’intérêt ? Pas vraiment…
Les animations ont suscité l’intérêt et de nombreuses questions de la part des bénéficiaires ce qui révèle un point intéressant : le numérique touche, intrigue et interpelle la grande majorité sur différentes thématiques. Que ce soit la manière dont on utilise un smartphone à comment protéger ses données en ligne en passant par le scepticisme vis-à-vis de ces technologies. C’est un enjeu sociétal avec un impact sur toute la population, quelque soit le parcours.
Les différents baromètres, et notamment celui de Digital Wallonia, affirme un écart de « maîtrise » des outils numériques selon les genres et les tranches d’âge : cela ne signifie pas pour autant un manque d’intérêt des groupes dit numériquement précarisés.
En effet, lors de nos ateliers MobiDig, nous avons constaté un nombre plus important de femmes que d’hommes, et principalement au-dessus de 55 ans. Si le stéréotype de la personne âgée qui est averse au numérique persiste dans l’imaginaire commun, il n’est pourtant pas une généralité ni une vérité pure. Nos seniors démontrent une curiosité vis-à-vis des technologies et une vigilance bien placée sur des sujets comme le partage des données.
Des ateliers qui font sens pour tous·tes
Le succès des ateliers à destination des femmes isolées et victimes d’exclusion numérique de Bibliothèques sans Frontières Belgique ou nos ateliers Safe Surfeuse dispensés en 2021 sont d’autres preuves que l’impression que l’on peut avoir du public réfractaire au numérique peut être tronquée.
Cela rejoint aussi les objectifs et valeurs d’Interface3.Namur sur l’importance de l’inclusion numérique à travers ses ateliers et ressources pédagogiques, notamment liées aux projet Genre-et-TIC. Il n’est plus question de se demander si les filles et les femmes s’intéressent au numérique mais bien comment faire pour que la mixité s’intègre parfaitement dans ce secteur à valeur sociale mais également économique.
Une piste à envisager pour palier la fracture numérique de certains groupes est d’avoir une écoute plus active sans forcer un idéal technologique. Le rôle des aidants numériques, des EPN et des projets comme MobiDig et plus globalement DigitAll est donc plus que nécessaire. Ces actions sont à valoriser dans une société qui trace un peu trop vite sa route, en dépit d’un public qui parfois ne demande qu’à comprendre et être compris.
Nous en profitons également pour remercier les associations partenaires et leurs bénéficiaires pour leur confiance tout au long de ce projet.